Adoptez un Mode de Vie Équilibré pour une Santé Durable

Date

26/10/2023

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Vendredi 27 octobre : Journée européenne de la Dépression

Quand le microbiote intestinal influe sur le moral…

Selon le dossier publié par l’Inserm en 2019, « 15 à 20 % de la population générale, sur la vie entière, présenterait une succession d’épisodes dépressifs caractérisés, se traduisant par de nombreux symptômes − parmi lesquels la tristesse pathologique, la perte de plaisir et les symptômes cognitifs ». Selon Santé Publique France, depuis la pandémie de Covid, la prévalence de ces troubles aurait encore augmenté. Pire encore pour le personnel hospitalier ! Selon une récente étude publiée par la DREES en juin 2023, « le personnel hospitalier déclare plus souvent des symptômes de dépression et d’anxiété que l’ensemble des personnes en emploi : à l’hôpital, 41 % des personnes ont des symptômes de dépression légère à sévère, contre 33 % dans l’ensemble des personnes en emploi. »

7 habitudes de vie augmenteraient significativement le risque de dépression

Une étude internationale publiée dans Nature en septembre dernier a analysé 9 ans de données de 287 282 participants (extraites de UK Biobank, base de données biomédicales constituée d’informations sur la génétique et la santé d’un demi-million de participants britannique) pour démontrer les rôles protecteurs de sept facteurs de mode de vie et d’un score de mode de vie combiné sur la dépression. Consommation d’alcool, alimentation à base de produits ultra transformés, faible niveau d’activité physique, manque de sommeil, tabagisme, comportement sédentaire et isolement social contribueraient fortement à la survenue d’épisodes dépressifs.

Et le microbiote intestinal dans tout ça ?

Une étude conjointe entre l’Institut Pasteur, le CNRS et l’Inserm publiée en mai 2023 dans Nature, établit clairement le lien entre microbiote intestinal et dépression. En transférant le microbiote de souris stressées à des souris saines, les chercheurs ont observé que les souris saines manifestaient tous les symptômes caractéristiques d’un état dépressif : diminution de la motivation, perte du plaisir et apathie. Ils ont ensuite effectué sur les souris venant de recevoir du microbiote de souris stressées une vagotomie (une section chirurgicale du nerf vague au niveau de l’abdomen). Résultat ? Ces souris au microbiote intestinal nouvellement déséquilibré ne présentent pas de symptômes du trouble dépressif. Selon les propos de Pierre-Marie Lledo, directeur de recherche CNRS et responsable de l’unité Perception et mémoire à l’Institut Pasteur « Nous avons montré que le découplage de l’intestin et du cerveau par la vagotomie suffit à protéger le sujet d’un état dépressif que produit la dysbiose intestinale. »

Quels compléments alimentaires pour lutter contre la dépression ?

Le Magnésium qui intervient dans la modulation des neurotransmetteurs et de la transmission de l’influx nerveux, a fait ses preuves pour soulager l’anxiété modérée, le syndrome pré-menstruel, post-partum. La Rhodiole, cette « racine dorée » est utilisée en médecine chinoise. Adaptogène, elle améliore l’humeur et la résilience face au stress. Les Omega 3, éléments de base du cerveau et du système nerveux, sont essentiels au fonctionnement cognitif et peuvent également contribuer à réduire les troubles anxieux.

Enfin, des travaux récents suggèrent que les probiotiques constitueraient une piste sérieuse ! C’est le sens de l’article publié par une équipe du King’s College de Londres en juin dernier. Cet essai clinique randomisé pilote portait sur 49 adultes de 18 à 55 ans (80 % de femmes) souffrant d’un trouble dépressif majeur diagnostiqué et traités par des antidépresseurs sans que soit constaté d’amélioration notable. La moitié des participants ont reçu un probiotique multi-souches (8 milliards d’unités formatrices de colonies par jour) et l’autre moitié un placebo par jour pendant 8 semaines, ajouté au traitement antidépresseur en cours. Résultat : la prise quotidienne de probiotiques pendant 8 semaines a entraîné des améliorations plus importantes des symptômes de dépression et d’anxiété par rapport au placebo.